Ivo Pogorelich

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Jeudi, 13 mars 2025, 19:30

Victoria Hall, Genève

Concert

Musique

Présentation

Après deux années d’absence, le retour d’Ivo Pogorelich à Genève s’annonce comme un événement musical exceptionnel. Son jeu, à la fois technique et émotionnel, continue de fasciner et de séduire le public du monde entier. Esprit chercheur, apprécié pour sa capacité de découvrir de nouvelles possibilités expressives de la musique, le style de Pogorelich suit des valeurs esthétiques les plus élevées, porté par une virtuosité unique ainsi qu’une maîtrise technique totale.

Ses interprétations suggestives formées par un goût musical raffiné, peu fréquentes de notre temps, ont élargi les horizons de l’interprétation et de la compréhension du répertoire pour piano en établissant de nouveaux standards de l’art pianistique.

Ce concert est une occasion unique d’assister à la performance d’un des plus grands pianistes de notre temps. Son interprétation unique et son charisme en font un artiste incontournable.

en savoir plus sur le programme

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Ivo Pogorelich – piano

Programme:
Mozart : Fantaisie K540, K475, K397, Sonate n° K331
entracte
Chopin : Nocturne op. 55/2, trois Mazurkas op. 59, Sonate n°2, op. 35

Ouverture des portes 19h00
Durée 2h00 avec entracte
Pas de limite d’âge 

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Actualité

Le pianiste Ivo Pogorelich en récital à Genève, un monde intérieur aux couleurs sombres

Programme

“Mozart et Chopin, alors et aujourd’hui – par Ivo Pogorelich”.

Le programme de ce soir, interprété par le grand pianiste Ivo Pogorelich, met en regard des œuvres de Wolfgang Amadeus Mozart et de Frédéric Chopin. Bien que séparés par un demi-siècle et enracinés dans des contextes culturels différents, ces deux compositeurs révèlent un lien profond par leur recherche partagée de beauté mélodique et d’expressivité. Mozart, maître du classicisme viennois, allie équilibre formel et invention thématique, tandis que Chopin, figure centrale du romantisme, tire du piano des couleurs et des nuances inédites, en faisant un instrument de poésie. Ensemble, leurs créations illustrent deux facettes essentielles de l’histoire de la musique pour clavier : la clarté lumineuse de la forme classique d’une part, et la subjectivité passionnée du romantisme d’autre part.

NOTES SUR LES ŒUVRES

WOLFGANG AMADEUS MOZART

Fantaisie K540
Composée en 1789, la Fantaisie K540 illustre la capacité de Mozart à exprimer une large palette émotionnelle dans un cadre relativement bref. Écrite en ré mineur, tonalité souvent associée à la gravité et au drame dans son œuvre, cette fantaisie propose une alternance de passages lyriques et de séquences plus sombres. Sa forme libre, typique du genre de la fantaisie, offre à l’interprète la liberté de déployer une grande expressivité, tout en restant fidèle à la richesse harmonique mozartienne.

Fantaisie K475
Datée de 1785, la Fantaisie en ut mineur K475 est l’une des plus audacieuses de Mozart pour piano. Ses sauts de tonalité et ses changements soudains de caractère témoignent d’une inventivité harmonique remarquable. L’œuvre évolue sans cesse entre tension et éclaircies, créant un sentiment d’imprévisibilité qui fascine l’auditeur. La construction est d’autant plus saisissante qu’elle associe un sens rigoureux de la forme et une exubérance expressive typiquement mozartienne.

Fantaisie K397
Composée en 1782, la Fantaisie en ré mineur K397 est réputée pour sa beauté mélodique et pour sa conclusion, probablement complétée par un tiers après la mort de Mozart. Malgré cela, elle conserve une grande finesse et un lyrisme poignant. On y perçoit le talent de Mozart à conjuguer douceur et vitalité, notamment grâce à des contrastes rythmiques et des modulations rares pour l’époque.

Sonate n° K331
La Sonate en la majeur K331 (1783) est mondialement connue pour son dernier mouvement, surnommé “Rondo alla Turca”. Cette sonate adopte une forme singulière : elle débute par un thème et variations, un procédé dans lequel Mozart excelle en renouvelant sans cesse l’intérêt musical. Le deuxième mouvement, un menuet gracieux, apporte une respiration élégante, avant de laisser place au célèbre final, dont le rythme et les accents exotiques rappellent les musiques turques à la mode au XVIIIe siècle.

FRÉDÉRIC CHOPIN

Nocturne op. 55/2
Écrit en 1843, ce nocturne en mi bémol majeur est l’un des chefs-d’œuvre de la maturité de Chopin. Les nocturnes, inspirés en partie par le compositeur irlandais John Field, deviennent sous la plume de Chopin des pièces d’une grande subtilité harmonique et d’une intense poésie. L’op. 55/2 se caractérise par sa ligne mélodique envoûtante, ses modulations délicates et ses transitions fluides. L’interprète doit en souligner les nuances intimes, entre rêverie et émotion retenue.

Trois Mazurkas op. 59
Datées de 1845, ces trois pièces expriment l’attachement de Chopin à ses racines polonaises. La mazurka, danse populaire de son pays natal, devient entre ses mains un laboratoire d’inventions harmoniques et rythmiques. La première (en la mineur) est marquée par une mélancolie subtile, la seconde (en la bémol majeur) par une ambiance plus vive, tandis que la troisième (en fa dièse mineur) associe nostalgie et passion. En les écoutant, on mesure comment, chez Chopin, une forme folklorique se transforme en une œuvre de haute expression artistique.

Sonate n°2, op. 35
Composée en 1839, la Sonate n°2 en si bémol mineur est célèbre pour son troisième mouvement, la fameuse “Marche funèbre”. Cette sonate, l’une des plus ambitieuses de Chopin, se caractérise par un contraste permanent entre puissance dramatique et lyrisme intime. Le premier mouvement, empreint de tension, génère une atmosphère sombre que le scherzo suivant contrebalance en évoquant un tourbillon imprévisible. La “Marche funèbre”, quant à elle, se dresse comme un sombre monument sonore, portée par une pulsation lente et solennelle. Le dernier mouvement, rapide et fuyant, conclut l’œuvre en laissant une empreinte de mystère, comme si la musique s’évanouissait dans l’obscurité.

En unissant l’élégance narrative de Mozart et le raffinement poétique de Chopin, ce programme rend hommage à deux visions différentes de la musique pour piano, tout en soulignant leur point commun : la quête, toujours inassouvie, d’exprimer la profondeur de l’âme humaine. L’interprétation d’Ivo Pogorelich, avec sa sensibilité hors du commun, promet de révéler toute la richesse et la modernité de ces œuvres intemporelles.

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